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06/04/2011

Le choix et la date / Targa Kolikov


E.Munch Between Clock and Bed (Self-Portrait)


Mélancolie des femmes à eau, moi le buveur de foutre, je regarde les plages s’assécher.


Nous étions en 2060 et c’était le bon temps, le temps pour ne rien foutre à temps pour tuer ceux qui étaient restés.

En 2070 et + ce qui tracasse, c’est comment vont se transformer les FANTASMES ?

On ne sait pas s’ils seront naturels, fabriqués ou de conséquence. Les conséquences c’est vraiment emmerdant lorsqu’elles construisent des envies, des yeux et même de la manière d’entendre. Avant il pouvait y avoir du brun dans l’ombre d’une nuque alors que désormais, en 2070, je n’y vois qu’attirantes phéromones ou horloges de désir. En gros une fois je vois une autre fois je ressens.

Le temps est un sextoy décliné (prenez par exemple la montre dorée d'Arsène Hasar, les pyramides des îles, les cadrans lunaires) cela rend fou ces déclinaisons. La liberté ne doit pas pouvoir être interprétée comme une liberté d’offre ou de choix, ou plus précisément, comme une liberté d’avoir le sentiment d’offre ou de choix, mais dans le fait de ne pas avoir le choix et de s’en foutre. Créer des faux-choix c’est donner des substituts d’espoir qui feront dire aux condamnés à mort que l’espoir n’est qu’une marque de vaseline. Les faux-choix rendent statique le temps, des catégories sont créées une à deux fois puis on attribue à ces dernières une fonction ou un rôle. Toi tu seras cancer, donc tu joueras ton rôle de cancer. Tu seras une route donc tu remplira ta fonction de route.

Ne pas proposer de choix, à ne pas confondre avec imposer un choix, permet de réfléchir correctement. Et alors peut-être qu’en 2073 on s’échappera d’un tableau qui avait pour rôle d’être LE tableau et on verra apparaitre des églises-montres, des pigeons-amateurs de rock, du sable mouillé.

Alors oui nous sommes là, des lennons et des vierges-putes (catégorie) qui observent en rond et opaque pour ensuite crier, on continue à appeler ça du chant, tant pis.


Targa Kolikov
May 31st décembre 2070
Sur la route en direction de Tokyo, le nuage de Fukushima a simplement la même sale gueule que l’homme invisible.

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