Je ne sais plus comment et j’ai oublié pourquoi
Mais j’ai perdu ma peau un mardi de novembre
Elle que j’aimais si fort et qui était ma joie
J’ai du l’égarer en la faisant tomber.
Mais il m’est impossible de retrouver sa trace
Et je sens maintenant que c’est moi l’égaré
Offert au néant, sans nord, ni but, ni face
Quand on perd sa peau, chose rare et extrême
Il n’y a rien de si simple qu’un chemin de retour
La voie qu’on a frayée s’est refermée d’elle-même
Et tout ce que l’on trouve est vestige sans amour
Mais si je retombais nez à nez avec elle
Me rirait-elle au nez ? Serait-elle cruelle ?
Ou bien indifférente elle me dépasserait
Sans un mot ni regard au bras d’un autre niais
M’aura-t-elle oublié cette peau délicieuse ?
Aura-t-elle changé d’objet à décorer ?
L’abajour d’un autre, se croyant amoureuse
Quand nul ne peut l’aimer plus que moi l’écorché
Car c’est bien ce que je suis, « l’homme plaie géante »
Mes gestes n’ont plus de sens et plus rien n’a l’odeur
De cette peau adorée, délicate et pimpante
Elle que j’ai égarée, construisant mon malheur
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire