# De l'importance d'être discret
Si Jean Louis a décidé de se
mettre au vert ces derniers temps ce n'est pas par opinion politique, parce que
l'écologie il n'en a rien à foutre le Jean Louis. La nature il la trouve belle
quand elle se présente sous la forme d'un 90 C haut perché sur des talons
aiguilles, à par son chat Rodolphe il trouve les animaux tous cons, et il ne
bouffe que des flammekueche surgelées.
Non, si JLL s'est fait discret
ces derniers temps c'est parce qu'en bon analyste des tendances contemporaines
il a réalisé qu'il faisait bon de rester dans l'anonymat par les temps qui
courent. En effet une accusation d'harcèlement sexuel (dans le meilleur des
scénarios) ou de viol (dans le plus mauvais), vous tombe assez vite sur le coin
de la gueule en ce moment. Comme me disait mon ami de longue date
écrivain et érotomane, Henri.G : "si t’as rien à te reprocher t'as pas
à te cacher…"
C'est sur ce sage conseil que je
sui parti quelques jours à l'ile de Ré me ressourcer.
En revenant c'est avec stupeur,
au détour d'une rue du 17ème arrondissement de Paris, que je croise une
connaissance de longue date, Georges Tron. Je ne peux donc m'empêcher de
l'apostropher par un : "Hé Tron!" ce qui est toujours mieux
que de dire "sale merde!", mais rien à faire l'homme est
blessé, à terre, les deux pieds dedans. Puis je lui dis « la pollution de Paris te permet de voir la poussière au Sofitel
de New York mais pas le tronc que tu as dans le pantalon… »
J'aimerais avoir l'audace de mes
collègues qui, défiant cette valeur fondamentale du droit qu'est la présomption
d'innocence, exécutent en place publique les figures calomniées par la rumeur
populaire que sont DSK et George Tron. Etant donné ma position je suis à même
de mesurer l'ambigüité des relations entre sexe et pouvoir.
Effectivement lorsqu'une jeune
stagiaire du journal me demande:" Vous avez besoin de quelque chose?"
alors qu'elle se rend à la photocopieuse, suis-je censé ignorer sa proposition
explicite d'étreinte passionnelle dans ce lieu exigu et sombre?
Lorsque mon assistante me dit
qu'elle préfère une goutte de lait dans son café dois-je fermer les yeux comme
si de rien était?
Face aux provocations incessantes
de la femme libérée du 21ème siècle, l'homme qui attire les convoitises a bien
du mal à garder sa clairvoyance et à poursuivre sa route sans faux pas. Mon
mentor dans ce métier, un homme sage et progressiste pour son époque, m'avait
pourtant prévenu: "tu va voir Jean Louis, aujourd'hui elles sont bien
mignonnes mais demain elles vont nous les bouffer!"
Mais les leçons s'apprennent
hélas toujours trop tard.
C'est pour cela que je présente
publiquement mes plus plates excuses auprès de Sophie Rozier mon assistante et
Géraldine Duquenne ma stagiaire rédactrice pour tout abus de langage mal
interprété, ou toute situation non professionnelle qui aurait pu porter à
confusion.
J.L.L. buvant des verres aux
planches en attendant que ça se tasse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire