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13/04/2011

ISAURE / par Axel d'Arbley


Je ne saurais dire, chère Isaure
La cause du trouble de mon âme
Car, éveillé, je rêve encore
De cette danse, de vous, Madame

Serait-ce dû aux circonstances
Par trop étranges où nous nous vîmes ?
Ou est-ce le fait d’une puissance
Qui nous transcende et nous sublime ?

Si l’on devine sur nos têtes
La course de l’astre bien avancée
Il n’est pas tard pour le poète
Car son cœur, lui, est à peine né

Ah ! Qu’elle fût belle cette nuit
Au sanctuaire paradoxal
Où se sont croisées nos envies
Et nos épanchements peu banals

Cette soirée avait pour vous
Valeur de veillée funèbre
Sombre d’aspect, amère de goût
Chardon épais, épine de cèdre

Le salon vide, comme en faillite
Ou à la veille d’une guerre
Et cette irrémédiable fuite
Loin de chez vous et loin d’hier

Moi, simple anonyme au chevet
De ce mourant chargé d’histoire
J’ai pu y atteindre l’idée
Dans sa pureté divinatoire

N’ayant été auparavant
Touché par la grâce des grands saints
J’ai vu dans cet appartement
Une chance de toucher au divin

Le moindre geste, le moindre mot
Y résonnait comme un serment
C’était une chance d’atteindre le beau
L’éternel dans  l’évanescent

Au centre de cette fresque humaine
Tombée du ciel, comme déposée
J’ai cru, hier, croiser une reine
Et j’ai bien cru avoir rêvé

Je n’ai pas rêvé, j’en suis ravi
Oui à la poésie
Et à vous
 Surtout !


Axel d'Arbley


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