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21/01/2012

Coucou la vie


Je t’écris cette présente du fin-fond du Marbre, qui n’est d’ailleurs finalement rien d’autre qu’un gros amas de grès bien humide, comme ta maman. J’étais venu y trouver un peu de verdure, j’ai pas été déçu. Seulement, si tu pouvais faire passer le message à ta copine Chloé Stérol : c’est pas pour rien que les autochtones ont des carences. Et c’est pas le Petit Grerg qui me dira le contraire.


A l’occasion d’une errance nocturne, je suis passé devant chez lui, et j’ai pas bien compris. Un bar à hôtesses à vendre en face d’un Mobalpa tout aussi désert que le kebab/pmu/bureau de poste/centre de loisir municipal. Des habitations aussi moches et privées de vie que le cimetière de la gare en plein hiver. Et pas un sac poubelle dehors, c’est dire.


Faut dire que dans le coin, on serait plutôt du genre «écolo». On se chauffe encore au poêle à bois, on pisse dehors, on prend sa douche sur le toit et on milite contre la pose d’éoliennes en pleine fôret. Un vrai eldorado dont la pudeur n’a d’égal que l’épaisseur de la brume qui entoure mon foyer.


J’ai aussi découvert une des spécialités du coin : l’alcoolisme. C’est vachement bon, j’ai très envie de t’en ramener un peu en rentrant à Paris.


De ton côté, j’espère que tu fais toujours autant de coups tordus, même si j’aimerai bien que tu sois un peu moins capricieuse de temps en temps. C’est vrai que t’es pas tous les jours facile, tu sais. Et ça, c’est pas du tout comme ta mère.


On se voit en haut de ton toboggan,


Ton dévoué Kéké

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