Henry Geache se mit à hurler et gémir aujourd’hui car le matin est une chose sacrément douloureuse. D’une humeur de chien, d’une putain d’envie de cogner les meubles de ses orteils. Déjà qu’on commençait à l’emmerder avec cette sacrée histoire de série qui débutait sous les meilleurs auspices des dieux manquants et voilà que sa dernière femme venait d’hisser les voiles hors de son appartement en lui laissant à la barre de son salon une énigmatique lettre qu’il se jura de ne jamais ouvrir ou du moins d’attendre un peu.
C’est qu’il avait une incroyable gueule de bois ce matin et les cris, lui rappelant les merdes des communautés qu’on se renvoyait comme au tennis dès que le vide s’installait chez les autres et incendiant sa sale tète puante, sonnaient comme une poésie politique qui n’avait plus sa place.
Il se sentait un peu observé Henry dans son appartement trois pièces comme son costume qu’il aimait sombre mais pas toujours sobre. Son propriétaire. On était le matin, mais comme le temps est toujours quelque chose d’un peu personnel, les cloches pédophiles affichaient clairement une fin de journée. Tant pis pour cette fois-ci, l’aventure ce sera pour demain. Il mit son manteau ou l’inverse, les habitudes dépassant le champs de la conscience de faire et marcha jusqu’au Riccio, rade sordide peuplé de rats bipèdes et de vieilles chiennes et dans un ultime effort de classe et de constance, il posa son cul sur une chaise d’une jeunesse douteuse et commanda d’un seul regard un verre de San Giovese. Il se bourra la gueule toute la nuit pour rejoindre l’appel des hommes, ivre, par le clairon militaire. Mais ça il ne le savait pas encore. Pour le moment il se rendait compte que dehors la pluie s’écroulait et qu’avec un peu de ces chances qui rendent la vie incertainement plus rieuse son ex-femme attraperait une pneumonie.
Une classe et une constance.
Retrouvez Henry Geache dimanche prochain
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire